Viviane Haddad - Le moyen orient «Al Chark Al Awsat » 
En passant par Jezzine dite «La mariée du Sud» vous serez tentés par voir les vitrines des magasins où on vend des cadeaux Jezziniens ; la coutellerie : cuillères, couteaux, fourchettes argentées. Cette fabrication a commencé en 1770 où les habitants l’ont amenée de Barouk et ont excellé dans sa fabrication.  Et cette fabrication a fait vivre la moitié des Jezziniens répartis sur 2120 Hectares. Elle a incité les professionnels à inventer des formes et des couleurs pour garnir les poignées  faites  des cornes ou des os de certains animaux.
Cet artisanat est considéré comme le cadeau le plus cher qu’on peut présenter à de grandes personnalités libanaises ou étrangères. Les qualités varient selon les matières, parfois un set coûte 10000$ s’il est composé de 100 pièces faites avec l’ivoire et l’or et parfois on peut offrir un cadeau de 100$ s’il est formé de deux pièces ou trois.
Les artisans ont été obligés d’utiliser des matières industrielles venues d’Allemagne vu la rareté des matières premières utilisées ultérieurement surtout que les animaux cornés disparaissent. Quelques fabricants utilisent des matières moins chères pour cela le prix d’achat rechute à moitié.   
La méthode employée pour fabriquer une  pièce passe par des étapes : couper la corne, lui donner la forme convenable en la chauffant, tracer puis la garnir après l’avoir tapée au marteau, la laisser refroidir pour la lamer.
Cette fabrication porte sur plusieurs outils : coutellerie, boîte de maquillage, coupe-papiers, porte- clés et des étuis ainsi que les épées.  Le meilleur, nommé, « Zou el fekar » a été offert  au premier ministre le défunt Cheikh Rafic Hariri.
Les présidents successifs de la république libanaise ont pris l’habitude d’offrir de ces cadeaux à leurs homologues.  Le président libanais Fouad Chehab a demandé au général Degaulle ce qu’il préférait comme cadeau symbolique de l’artisanat libanais, il a repondu : N’importe quoi de l’art jezzinien.
Les plus renommés dans cet artisanat sont : les familles Haddad, Habib, Jabbour, Abdel Nour, Aoun, Rouhaiim et Abi Rached.
L’ex député  M. Edmond Rizk a déclaré au journal « Al Chark Al Awsat » que cet art est spécifique à Jezzine et on ne peut pas l’imiter et il confirme que lui-même n’offre que  de cet artisanat car il est le symbole du patrimoine : En 1970 il a offert un set de 120 pièces faites en ivoire pour le président Jamal Abdel Nasser et autre pour Habib Bou Rkiba, le roi Hassan II, le prince Abdoullah et le président Hafez Assad.
L’un des artisans Bchara Rouhaiim depuis plus de 50 ans a considéré que les acheteurs ou clients sont déjà connus et attendent toujours une rénovation. Cette fabrication a besoin de la patience et de l’invention.
Samir Haddad 75 ans a assuré que ce cadeau Jezzinien égale les plus beaux cadeaux de Cristophle, Cristinine et les magasins Harold en Angleterre. Personne ne peut l’imiter car il demande beaucoup de patience et de création